Le ministre congolais des Droits humains, Me Samuel Mbemba Kabuya, a prononcé un discours marquant le mercredi 29 octobre 2025 à Lisbonne, au Portugal, lors de la réunion du Comité exécutif du Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe.
À la tribune de cette institution dédiée à la démocratie et aux droits humains, le ministre a plaidé avec force pour la reconnaissance du génocide congolais et dénoncé la neutralité de la communauté internationale face aux massacres qui ravagent l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Un plaidoyer fort pour la reconnaissance du génocide congolais
Invité à présenter la vision et les priorités de la RDC au sein du Centre Nord-Sud, Samuel Mbemba Kabuya a livré un discours empreint d’émotion et de gravité.
Il a décrit la tragédie vécue par le peuple congolais, soulignant que près de 20 % de la population, soit plus de 20 millions de personnes, sont directement touchées par la guerre d’agression imposée par le Rwanda et ses supplétifs.
« Mon pays vit un drame que le monde n’a jamais connu. Nous comptons plus de dix millions de morts et autant de survivants traumatisés. Pour une population d’environ cent millions d’habitants, cela signifie qu’un cinquième de nos concitoyens est directement impacté par cette guerre », a-t-il déclaré.
Le ministre a fustigé la passivité de la communauté internationale :
« Votre silence est compris par le Rwanda comme un acte d’encouragement. La neutralité ne protège pas les victimes, elle renforce l’agresseur », a-t-il déploré.
Un appel à la responsabilité du Conseil de l’Europe
Samuel Mbemba a exhorté les membres du Conseil de l’Europe à briser le silence et à reconnaître officiellement le génocide commis sur le sol congolais.
Selon lui, ignorer les crimes commis dans l’Est de la RDC reviendrait à cautionner, par l’inaction, les violations massives des droits humains perpétrées depuis plus de deux décennies.
Face à la force de son plaidoyer, les membres du Comité exécutif ont unanimement décidé d’observer un moment de silence en mémoire des victimes des violences dans l’Est de la RDC, un geste symbolique, salué par la délégation congolaise.
Des avancées notables dans la promotion des droits humains en RDC
Au-delà de ce cri d’alarme, le ministre a également tenu à rappeler les progrès accomplis par la RDC dans le domaine des droits humains.
Sous la conduite de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, plusieurs réformes structurelles ont été engagées entre autres lz lutte contre la corruption et l’impunité, la promotion de la parité et de la justice sociale, mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement et de la Couverture Santé Universelle, incluant la gratuité de la maternité et la prise en charge des enfants drépanocytaires, la protection des enfants et justice transitionnelle, afin d’assurer une prise en charge holistique des victimes ainsi que le renforcement e la démocratie participative.
Ces efforts traduisent la volonté du gouvernement de bâtir une société fondée sur la dignité humaine, la justice et la solidarité nationale.
Son message, à la fois ferme et humain, résonne comme un appel à la conscience mondiale que la paix durable en Afrique centrale passe par la vérité, la justice et la solidarité internationale.
Lydia Mangala


