Kinshasa, le 17 octobre 2025, la capitale congolaise a accueilli, ce vendredi, la troisième édition du Festival « Les Défis-Congolais », un rendez-vous citoyen devenu incontournable pour celles et ceux qui veulent penser et construire l’avenir du pays.
Organisé dans la grande salle du Palais du Peuple, l’événement a réuni des autorités publiques, experts, entrepreneurs, décideurs et jeunes leaders autour d’une ambition commune : dessiner ensemble les perspectives de la RDC à l’horizon 2030.
Placée sous le thème « RDC 2030 : Décidons ! », cette édition, modérée par Ruth Ngwanza, a exploré plusieurs thématiques majeures : sécurité, justice, économie, gouvernance, diplomatie, genre, communication et numérique.
Le numérique comme levier de transformation
Le panel consacré au numérique a ouvert la voie à une réflexion sur le rôle stratégique des technologies dans la transformation du pays.
Mandack Katako, fondateur de Booster Life SARL, a insisté sur la nécessité d’un leadership numérique fort :
« La transformation digitale n’est pas qu’une question d’outils, c’est avant tout une question de mentalité », a-t-il souligné.

Aline Mputu a, de son côté, rappelé l’importance de la participation des femmes entrepreneures dans la croissance inclusive, invitant à transformer les défis technologiques en opportunités concrètes.
Pour Ghally Demo, product manager, la maîtrise des données et des objets connectés constitue un enjeu crucial :
« Les infrastructures invisibles sont la colonne vertébrale d’une RDC compétitive », a-t-il affirmé.
Diplomatie, infrastructures et intégration régionale
La porte-parole du Président de la République, Tina Salama, est revenue sur la vision diplomatique du Chef de l’État :
« Le Président Tshisekedi a fait du retour de la RDC sur la scène internationale une priorité stratégique », a-t-elle déclaré, soulignant les efforts de réintégration du pays au sein des organisations régionales et mondiales.
Sur le plan des infrastructures, Victor Tumba, représentant de l’Office des Voiries et Drainage (OVD), a rappelé que le développement durable passe avant tout par des routes fiables et modernes. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la gestion et la maintenance des infrastructures routières afin d’assurer la cohésion nationale.
De son côté, Mamitsho Ponchi, directrice générale de Congo Airways, a plaidé pour la modernisation du transport aérien :
« Un pays de 2,3 millions de km² ne peut se développer sans une connexion aérienne solide entre ses villes », a-t-elle souligné, appelant à la modernisation des aéroports et à la formation des ingénieurs locaux.
Économie et inclusion : accélérer les réformes
Sur le plan économique, Henri Ngere Ngawele, directeur général adjoint de l’ANAPEX, a mis l’accent sur la diversification des exportations :
« La RDC doit cesser d’exporter seulement ses matières premières et apprendre à valoriser ses produits locaux », a-t-il exhorté.
Le représentant d’Equity BCDC a, quant à lui, abordé la question de l’inclusion financière :
« L’inclusion, c’est donner à chaque Congolais la possibilité d’ouvrir un compte, d’épargner et d’investir », a-t-il expliqué, évoquant les innovations numériques qui permettent désormais aux populations non bancarisées d’accéder aux services financiers.
Le directeur de Carnayo, start-up de transport intelligent, a mis en lumière un défi concret :
« On ne peut pas parler de transport moderne sans routes ni civisme », a-t-il rappelé, appelant à une meilleure coordination entre acteurs publics et privés pour innover dans la mobilité urbaine.
Entrepreneuriat, leadership féminin et santé : une nouvelle vision sociale

Le projet TRANSFORME, représenté par Mimie Modjaka, a souligné l’importance d’un accompagnement structuré pour les PME :
« Nos entrepreneurs ne manquent pas d’idées, ils manquent d’accès : accès au financement, à la formation et à la confiance », a-t-elle déclaré.
La CEO de Success 360, Julie Nsuele, a insisté sur la rigueur financière et la distinction entre les budgets personnel et professionnel :
« L’argent de la maison n’est pas celui de l’entreprise », a-t-elle rappelé, invitant les femmes à se former en leadership et en marketing.
Dans le domaine de la santé, la docteure Yasmine Katako a lancé un appel vibrant à l’inclusion des femmes dans les politiques publiques :
« Les femmes ne font pas la guerre, elles la subissent. Il est temps de leur donner la place qu’elles méritent dans la reconstruction nationale », a-t-elle plaidé.
Enfin, Isaac Mukendi, bourgmestre adjoint de Limete, a mis en avant l’importance de la gouvernance locale :
« Le développement de la RDC doit commencer dans les communes, là où vit la population », a-t-il affirmé.
Un espace d’échanges et de décisions citoyennes

En clôture, Ruth Ngwanza, initiatrice du festival, a rappelé la vocation du rendez-vous :
« Les Défis-Congolais ne sont pas un simple événement, c’est un espace de dialogue et de décision. Nous voulons créer un pont entre les institutions, les jeunes et la société civile », a-t-elle expliqué.
Portée par le succès de cette troisième édition, elle a annoncé la tenue prochaine d’une quatrième édition, encore plus inclusive et ambitieuse :
« Décider ensemble aujourd’hui, c’est bâtir demain », a-t-elle conclu, sous les applaudissements du public.
Un carrefour d’idées pour une RDC ambitieuse
En somme, cette troisième édition du Festival « Les Défis-Congolais » aura constitué un véritable carrefour d’idées, d’initiatives et de convictions, où innovation, inclusion et engagement citoyen se conjuguent pour tracer les voies d’une RDC plus forte, moderne et solidaire à l’horizon 2030.
Lydia Mangala


