Les banques situées à Goma n’ouvriront leurs portes que sur instruction des autorités monétaires à Kinshasa, notamment celles de la Banque centrale du Congo (BCC).
Cette décision a été communiquée mercredi 12 février par les responsables des banques et institutions de microfinance aux chefs de la rébellion du M23, qui occupent le chef-lieu de la province du Nord-Kivu depuis plusieurs semaines.
Lors de cette rencontre à Goma, les dirigeants des banques, des coopératives d’épargne et de crédit, ainsi que des institutions de microfinance, ont échangé avec les représentants du M23.
Ils ont discuté de la possibilité de réouvrir les banques et les institutions financières dans la ville. Cette rencontre fait suite à l’appel désespéré lancé par les habitants, qui plaident pour l’accès à l’argent liquide afin de subvenir à leurs besoins quotidiens.
Les représentants du secteur financier de Goma ont informé les chefs du M23 que la décision relative à la réouverture des banques appartient aux autorités monétaires à Kinshasa, en particulier à la Banque centrale du Congo (BCC). Ils ont expliqué qu’au niveau local, il est difficile de prendre une telle décision, qui ne relève pas de leur responsabilité.
Les institutions de microfinance et les coopératives d’épargne, dont les fonds sont déposés dans des banques commerciales, partagent cette vision. Sans autorisation officielle au niveau national, il leur est impossible de relancer les opérations financières dans cette ville volcanique.
Les liquidités deviennent rares, et les banques ainsi que les coopératives financières restent fermées depuis la prise de Goma par le M23 le 27 janvier dernier. Cette situation complique la circulation de la monnaie et bloque de nombreux projets pour certains habitants.
La population fait face à de grandes difficultés, notamment en raison de l’augmentation des prix des biens de première nécessité sur le marché local. En raison de cette rareté de liquidités, la spéculation s’est installée dans le secteur des transferts de fonds électroniques via des applications de téléphonie mobile.
Un habitant a partagé son expérience avec Radio Okapi ce mercredi 12 février : « Les activités économiques reprennent timidement. Sur le marché, les prix des aliments de base augmentent de manière inexplicable, et nous n’avons pas accès aux services financiers parce que les banques ne fonctionnent pas. Pour retirer de l’argent liquide, c’est un véritable problème. Les agents de transfert mobile profitent de cette situation et imposent des commissions allant de 6 à 10 % pour chaque retrait. Par exemple, pour retirer 100 $, une commission de 10 % est exigée, donc je ne reçois que 90 %. C’est inadmissible. » En temps normal, ces frais de commission s’élèvent à environ 1 %.
La Rédaction


