Ce lundi 2 juin 2025 à Kinshasa, l’ambassadrice du Royaume de Belgique, Roxane de Bilderling, et le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, se sont retrouvés autour d’une table pour jeter les bases d’une nouvelle phase de coopération.
Au cœur de leurs échanges, la volonté belge d’épauler la RDC dans le renforcement de sa diplomatie commerciale, et plus particulièrement dans le secteur du cacao, a suscité un véritable élan d’optimisme.
Un soutien ciblé pour les producteurs de l’Est

Dès l’ouverture de la rencontre, Roxane de Bilderling a insisté sur la nécessité de soutenir les producteurs de cacao de la région Est, dont la production peine encore à satisfaire les normes européennes.
Elle a rappelé combien la qualité du cacao congolais pouvait faire la fierté du pays, à condition d’être accompagné techniquement.
Il ne s’agissait pas seulement d’exporter des fèves brutes, a-t-elle expliqué, mais de bâtir des chaînes de valeur locales.
À cet effet, la Belgique envisage d’apporter une expertise afin d’aider les coopératives à améliorer la traçabilité, à renforcer le contrôle qualité et à amorcer la transformation sur place, en créant de petites unités capables de produire des lots de chocolat conformes aux exigences des consommateurs européens.
Pour Roxane de Bilderling, cette approche participative doit valoriser le savoir-faire congolais tout en ouvrant de nouveaux débouchés.
Vers des frontières plus fluides

L’ambassadrice belge a ensuite évoqué la mise en place de postes frontières à « arrêt unique » dans le cadre du Régime Commercial Simplifié (RECOS).
Cette mesure, qui vise à regrouper en un même lieu toutes les formalités douanières et administratives, permettra de réduire considérablement les délais de passage aux frontières, libérant ainsi le commerce transfrontalier des lourdeurs bureaucratiques.
De Bilderling a précisé que la Belgique se tient prête à partager son expérience acquise au fil des années dans la modernisation des passeports frontaliers et des services de douane.
Ce projet, a-t-elle ajouté, s’inscrit dans le cadre d’un partenariat plus large pour faciliter l’échange de marchandises entre la RDC et ses voisins, mais aussi avec l’Union européenne.
La dématérialisation des procédures : un guichet unique pour tous

Pour compléter ce dispositif, la Belgique mettra également la main à la pâte dans la dématérialisation des procédures d’import-export en RDC.
À travers un appui au Guichet Unique Intégré du Commerce Extérieur (SEGUCE), l’objectif est de permettre aux opérateurs économiques congolais de remplir toutes les formalités en ligne, depuis la demande de licences jusqu’à la validation des certificats phytosanitaires.
Un tel guichet unique réduira non seulement les files d’attente, mais garantira aussi plus de transparence et la fiabilité des données.
Julien Paluku Kahongya a salué cette initiative en soulignant que la réussite de SEGUCE constitue un levier essentiel pour diminuer les coûts logistiques et renforcer la compétitivité des exportateurs congolais.
Une commission mixte pour accélérer la mise en œuvre

En réponse aux propositions belges, le ministre congolais a exprimé sa gratitude pour ce soutien qui, selon lui, renforcera la croissance économique nationale.
Il a assuré que la RDC mettrait tout en œuvre pour que ces promesses se traduisent rapidement en actions concrètes sur le terrain.
Pour donner corps à ces engagements, une commission mixte réunissant experts congolais et belges sera officiellement lancée dans les prochains jours.
Son rôle sera d’établir les feuilles de route, d’identifier les besoins prioritaires et de suivre de près l’avancement des différents projets, qu’il s’agisse de l’amélioration du cacao, de la modernisation des postes frontaliers ou de la digitalisation des services du commerce extérieur.
En posant ces jalons, la Belgique confirme qu’elle croit en la capacité de la RDC à devenir un maillon essentiel des filières exportatrices africaines.
Pour les producteurs de cacao de l’Est, pour les commerçants qui franchissent chaque jour les frontières de la RDC, mais aussi pour les PME congolaises qui attendent de pouvoir jouer à armes égales sur le marché international, cette coopération ouvre une perspective nouvelle.
Au fil des mois, si les accords se mettent en place comme prévu, c’est toute une économie qui gagnera en efficacité, en transparence et en valeur ajoutée.
Pour Julien Paluku Kahongya, il ne s’agit pas seulement d’améliorer des statistiques, mais aussi :
« C’est tout un pan de l’économie qui doit sortir de l’ombre et trouver sa place dans le concert des nations. »
Lydia Mangala


