Dans une initiative sans précédent, le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, a procédé à la libération conditionnelle à la prison de Makala.
Ce geste, inscrit dans une stratégie d’apaisement, intervient dans un contexte marqué par des tensions liées au conflit dans l’Est, notamment en lien avec la rébellion du M23/AFC. La décision vise à instaurer un climat de réconciliation nationale en offrant une seconde chance à des détenus dont les parcours ont été controversés.
Parmi ces libérations, trois figures emblématiques se distinguent. Seth Kikuni, ancien candidat à la présidentielle de 2023, avait été condamné pour incitation à la désobéissance civile et propagation de faux bruits, à la suite de déclarations controversées faites à Lubumbashi.
Mike Mukebayi, ex-député provincial et cadre du parti Ensemble pour la République, avait purgé une peine de 30 mois pour faux bruits après une intervention télévisée.
L’influenceuse Denise Mukendi Dusauchoy, poursuivie pour faux bruits, faux en écriture et injures publiques à l’encontre d’un opposant et des services de renseignement, voit également sa peine écourtée.

Parallèlement à ces cas particuliers, 801 détenus bénéficient de la grâce présidentielle dans le cadre d’un processus de libération qui s’étendra à toutes les prisons du pays dès ce dimanche.
Cette démarche se veut un levier de réinsertion et un signal fort en faveur d’un renouvellement du lien de confiance entre l’État et ses citoyens.
En ordonnant ces mesures, le gouvernement entend non seulement désamorcer des tensions persistantes, mais aussi repenser les mécanismes de justice et de réhabilitation dans une société en quête de renouveau.
Lydia Mangala


