Dans la matinée de ce jeudi 27 février 2025, la Place de l’Indépendance à Bukavu a été la scène d’explosions tragiques survenues lors d’un meeting organisé par l’AFC/M23, événement qui a laissé un lourd bilan avec sept morts et plusieurs blessés, selon des sources locales.
Dans un communiqué, le Président Félix Tshisekedi a exprimé sa peine face à ces événements, présentant ses sincères condoléances aux familles des victimes et affirmant sa solidarité envers les blessés. Il a condamné fermement ce qu’il a qualifié d’« acte terroriste odieux », imputant cet incident à « une armée étrangère présente illégalement sur le sol congolais », sans toutefois nommer explicitement ni le Rwanda ni l’AFC/M23.
La situation à Bukavu se complique davantage avec la réponse opposée de l’AFC/M23. Contrôlant la ville depuis le 14 février, le groupe politico-militaire rejette toute responsabilité dans l’explosion.
Dans un communiqué, il accuse le gouvernement de Kinshasa d’avoir orchestré un « attentat terroriste » contre la population, affirmant que les forces loyalistes, en difficulté sur le terrain militaire, auraient ciblé les manifestants réunis après le meeting de Corneille Nangaa. Des arrestations ont par ailleurs été opérées par la hiérarchie militaire de l’AFC/M23 suite à l’incident, bien que la nature exacte des explosions reste à être déterminée.
Cet affrontement de discours survient dans un contexte de tension extrême dans l’Est de la RDC. Tandis que le gouvernement congolais dénonce une agression étrangère et tente d’intensifier sa riposte, l’AFC/M23 poursuit son expansion territoriale, soutenu par des allégations d’appui externe selon des sources de Kinshasa. Le contraste entre les deux narrations révèle un paysage politique et sécuritaire particulièrement polarisé, où la question de la légitimité des acteurs et la réalité des violences sur le terrain se confrontent.
Le Président Tshisekedi, profondément affecté par les pertes humaines et conscient de l’impact de ces événements sur la stabilité de la région, appelle à une mobilisation internationale pour que justice soit rendue et que la paix soit rétablie. Face aux divergences des récits, il insiste sur la nécessité d’une enquête transparente et impartiale qui permettra de clarifier les responsabilités et de prévenir de nouveaux actes de violence.
Cet épisode tragique à Bukavu, qui s’inscrit dans la continuité d’une crise sécuritaire persistante dans l’Est de la RDC, interroge l’avenir du pays. Alors que les appels à la cessation des hostilités se multiplient, l’opposition et les autorités continuent de se livrer à un duel de versions qui ne peut qu’envenimer la situation. Dans ce climat de tension, la quête d’une vérité partagée et la restauration de la confiance dans les institutions nationales et internationales apparaissent plus que jamais essentielles pour mettre un terme aux violences et garantir la sécurité des populations congolaises.
Lydia Mangala


