Quarante-huit heures après l’ouverture de l’année judiciaire de la Cour de cassation, c’était au tour de la Cour constitutionnelle d’organiser, le samedi 18 octobre 2025, sa propre cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire, en présence du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans sa qualité de Magistrat suprême.
L’événement s’est tenu dans la salle des congrès du Palais du Peuple, devant un parterre d’invités composés des chefs des corps constitués, des hauts cadres du pouvoir judiciaire ainsi que de nombreux citoyens venus témoigner de leur attachement à l’État de droit.
Une cérémonie sous le signe de l’éthique et de l’indépendance judiciaire
Placée sous le thème du renforcement de l’État de droit et de l’indépendance de la justice, cette audience solennelle a été marquée par trois interventions majeures, toutes orientées vers la promotion de l’éthique et de la rigueur dans l’exercice du pouvoir judiciaire.
Dans son allocution d’ouverture, le Président de la Cour constitutionnelle et du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Dieudonné Kamuleta, a salué la présence du Chef de l’État et rappelé le rôle déterminant de la Cour constitutionnelle dans la consolidation de la démocratie congolaise.
Sous le thème : « De la fonction de régulation de la Cour constitutionnelle », il a souligné que cette mission vise à garantir le bon fonctionnement des institutions, à discipliner les acteurs publics et à préserver les valeurs démocratiques.
« La régulation tend à assurer un fonctionnement correct des institutions et de l’activité des pouvoirs publics, tout en prévenant les abus de pouvoir », a expliqué Dieudonné Kamuleta.
Il a également exhorté les législateurs à tenir compte de la jurisprudence de la Cour lors de la conception des lois, afin d’assurer une meilleure cohérence du système juridique national.
« C’est bien plus que stabiliser la pyramide des règles juridiques », a-t-il insisté, en appelant à une collaboration harmonieuse entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
Un plaidoyer pour une justice plus unifiée
Prenant la parole à son tour, le Bâtonnier national Michel Shebele a soulevé une question structurelle, celle de la multiplication des audiences solennelles de rentrée judiciaire.
« Pourquoi, dans un seul pays, existe-t-il plusieurs audiences solennelles de rentrée judiciaire ? », s’est-il interrogé.
Il a proposé que la Cour constitutionnelle, en tant que plus haute juridiction du pays, préside une seule audience solennelle marquant l’ouverture de l’année judiciaire pour l’ensemble des cours et tribunaux, dans un souci de cohérence et de rationalisation.
Une réflexion sur les compétences de la Cour
En deuxième intervenant, le Procureur général près la Cour constitutionnelle, Moke Mayele John, a présenté sa mercuriale axée sur les compétences constitutionnelles de la Cour, telles que fixées par la Constitution de la République.
Reconnaissant certaines critiques adressées à la Cour, il a rappelé la nécessité de trouver un équilibre entre l’efficacité du contrôle constitutionnel et le respect de la séparation des pouvoirs.
« La crédibilité et la légitimité de la justice constitutionnelle reposent sur la recherche permanente d’un équilibre entre les pouvoirs et sur la rigueur dans l’application du droit », a-t-il indiqué.
Un engagement réaffirmé pour l’État de droit
La cérémonie s’est clôturée par une photo de famille du Chef de l’État entouré des juges constitutionnels, immortalisant ainsi ce moment solennel qui marque le lancement officiel de l’année judiciaire 2025-2026.
Ce rendez-vous institutionnel traduit la volonté renouvelée du Président Félix Tshisekedi de consolider l’État de droit, de renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire et de placer la justice au cœur de la démocratie congolaise.
Lydia Mangala


