Lors d’un point de presse tenu ce jeudi 13 février dans l’Immeuble Intelligent « Salon Bleu », le Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, Samuel Roger Kamba a présenté un état des lieux alarmant de la situation sanitaire et humanitaire qui sévit au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, conséquence directe de l’agression rwandaise sur Goma.
Le Ministre a fermement condamné l’attaque menée par l’armée rwandaise et le M23, qui a mis à rude épreuve le système sanitaire congolais. Selon ses déclarations, le bilan humain est particulièrement lourd, avec environ 3000 morts, dont 458 inhumés en seulement 5 jours, 939 corps toujours en morgue et 4260 blessés. La paralysie de l’administration locale complique l’inhumation des victimes, accentuant ainsi la crise.
Les infrastructures sanitaires ont également été ciblées : trois centres de traitement de la variole du singe (mpox) ont été attaqués, tandis que des patients ont disparu et 92 cas de choléra ont déjà été recensés. Par ailleurs, les dépôts médicaux, qui renfermaient des réserves de médicaments et d’équipements essentiels, ont été pillés, mettant en péril l’approvisionnement de soins dans la région. Le Ministre a averti que, dans une semaine, les stocks médicaux pourraient être totalement épuisés.
Face à cette situation critique, des négociations sont en cours pour établir un corridor humanitaire. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a obtenu un accord pour acheminer du matériel via Nairobi et Kigali, malgré une tentative initiale du Rwanda d’imposer des taxes sur ces livraisons – une mesure qui a finalement été abandonnée.
Le Ministre a également souligné l’urgence de renforcer les effectifs médicaux sur le terrain, précisant que les médecins, déjà épuisés, ont besoin de renforts, notamment en chirurgie, pour soigner les nombreuses blessures par balle. Parallèlement, une mobilisation nationale est en cours pour soutenir les FARDC et les Wazalendo. À ce jour, 2900 poches de sang ont été collectées dans le cadre de la campagne « Don du sang pour les FARDC et les Wazalendo », avec un objectif fixé à 5000 poches.
Enfin, le gouvernement s’apprête à envoyer en urgence des kits de traumatologie et des médicaments par le biais des organisations humanitaires afin de renforcer la prise en charge des blessés.
Ce point de presse, diffusé en direct, met en lumière les mesures prises par le gouvernement pour répondre à une crise sanitaire et humanitaire sans précédent, et souligne l’urgence d’une réaction coordonnée afin de prévenir une catastrophe encore plus grande au Kivu.
Lydia Mangala


