La 9ᵉ édition du Forum africain sur la justice transitionnelle s’est achevée ce jeudi 02 Octobre à Kinshasa, après trois jours d’échanges intenses sur les enjeux de justice, vérité, réparations et mémoire collective. Organisé par l’Union africaine en collaboration avec le Gouvernement congolais, à travers le Ministère des Droits humains, le forum avait pour thème : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations ».
Dans son discours de clôture, le Ministre des Droits humains, Me Samuel Mbemba Kabuya, a livré un message fort et empreint d’émotion sur la situation dramatique qui sévit à l’Est de la République démocratique du Congo. Il a dénoncé avec fermeté les massacres attribués au Rwanda, rappelant qu’ils ont déjà coûté la vie à plus de 10 millions de Congolais et laissé des millions d’autres dans la souffrance, faisant de cette tragédie l’un des pires drames humanitaires contemporains.

« Les victimes n’attendent plus de promesses. Elles réclament des réparations, une reconnaissance et une place dans l’Histoire. L’Afrique ne guérira pas tant que ses blessures seront niées », a-t-il martelé, appelant les dirigeants africains et la communauté internationale à briser le silence et à faire entendre leurs voix contre l’indifférence.

Le ministre a également rappelé l’ampleur du drame :
« Si la RDC compte 100 millions d’habitants, cela signifie que 20 % de la population est directement touchée par les conséquences d’un crime ignoré, d’un génocide. Nous n’avons ni honte ni peur de nommer l’auteur : c’est le Rwanda de Paul Kagame », a-t-il déclaré.

Me Mbemba Kabuya a conclu en exhortant les participants à poursuivre la mobilisation : « En repartant chez vous, n’oubliez pas ce qui se passe en RDC. Si vous soutenez la reconnaissance du génocide congolais, vous aurez choisi la voie des valeurs. »
Cette édition, qui a réuni plus de 300 participants venus de divers pays africains ainsi que des représentants des Nations Unies, marque une étape importante dans la quête de justice transitionnelle sur le continent et ouvre un nouveau chapitre dans le combat pour la vérité, la mémoire et la réparation des victimes congolaises.
Joséphine Mawete


